Des chenilles processionnaires grouillaient, il y a peu, sur les chênes. Les propriétaires s'inquiètent des effets dommageables sur la santé des hommes et des arbres.
Forêts Privées du Grand Est
Des chenilles processionnaires grouillaient, il y a peu, sur les chênes. Les propriétaires s'inquiètent des effets dommageables sur la santé des hommes et des arbres.
Sur le secteur de Vanault-les-Dames (Marne), une attaque de chenille processionnaire du chêne d’une ampleur particulière s’est manifestée cet été : 5 000 ha de chêne ont été complètement défoliés ce qui a évidemment provoqué l’inquiétude des propriétaires forestiers.
Des défoliations ont également été constatées sur l’ensemble de la région Grand Est notamment sur la Meuse, entre le lac de Madine et Étain.
Ce que nous savons sur la chenille processionnaire
- La femelle pond ses œufs au cours de l’été dans le houppier. Une ponte peut contenir de 30 à 300 œufs.
- L’éclosion a lieu au printemps, au moment du débourrement des arbres.
- Les chenilles séjournent dans des nids soyeux dont la taille grossit avec l’âge et selon leur nombre. Ces nids sont plaqués sur le tronc et sous les branches charpentières.
- Elles s’alimentent au détriment du feuillage jusqu’en juillet.
- Généralement, le phénomène s’étale sur une période de 3 à 5 ans avec une phase de culmination. Un retour à l’équilibre est souvent observé grâce à la prédation.
Les dégâts observés
- Défoliation uniquement des chênes (pédonculé et sessile) en mai-juin-juillet.
- La chenille processionnaire du chêne est connue comme étant urticante. Elle libère des poils urticants responsables chez l’homme de démangeaisons et de graves problèmes d’allergie, voire des problèmes respiratoires en cas d’inhalation. Les animaux domestiques sont également impactés.
- Les risques d’urtications subsistent après la disparation des chenilles, par la présence des poils urticants dans les nids de mue.
Les conséquences de ces attaques
- Affaiblissement des arbres.
- Les chenilles à elles seules ne peuvent pas provoquer la mort d’un chêne. L’origine du dépérissement rassemble plusieurs facteurs : il s’agit en général de peuplements de chênes très âgés, ayant subi d’autres phases de stress comme la sécheresse notamment.
- En cas de forte attaque, il devient impossible de circuler dans les parcelles. Les exploitations forestières deviennent difficilement réalisables.
Nos recommandations en cas d’attaque
- Éviter de circuler dans les parcelles forestières infestées pendant les périodes de mai-juin-juillet.
- Alerter votre gestionnaire afin de pouvoir organiser les futures exploitations.
- Alerter le correspondant du Département Santé des Forêts de votre département afin qu’il puisse signaler le problème à l’autorité compétente.
Les chênes devraient survivre à cette attaque sans trop de problème. Seuls les arbres affaiblis avant l’apparition du phénomène peuvent montrer des signes de dépérissements. Il sera important de surveiller régulièrement les chênes afin d’observer d’éventuels signes de dépérissement et de mettre en place, si cela est nécessaire, une coupe sanitaire.
La vigilance reste de mise, même en période hivernale, car les poils urticants des chenilles sont toujours présents dans les nids.
Jean-Baptiste WOKAN - CRPF