La protection des sols fait partie des enjeux majeurs de la gestion forestière. En effet, les forestiers ont pris conscience qu’un sol préservé est un gage de fertilité et permet une production forestière optimale. Depuis plusieurs années, la mécanisation (tracteur, abatteuse, débardeur,…) fait partie du quotidien en forêt, assurant à la fois un confort de travail et une meilleure rentabilité des produits exploités. Cependant, une mécanisation "non réfléchie" impacte considérablement les sols forestiers (tassement, ornières, remontée du plan d’eau, dépérissements, arbres frottés,….). Pour limiter les risques lors de l’exploitation forestière, la mise en place de cloisonnements est donc primordiale.
Forêts Privées du Grand Est
La protection des sols fait partie des enjeux majeurs de la gestion forestière. En effet, les forestiers ont pris conscience qu’un sol préservé est un gage de fertilité et permet une production forestière optimale. Depuis plusieurs années, la mécanisation (tracteur, abatteuse, débardeur,…) fait partie du quotidien en forêt, assurant à la fois un confort de travail et une meilleure rentabilité des produits exploités. Cependant, une mécanisation "non réfléchie" impacte considérablement les sols forestiers (tassement, ornières, remontée du plan d’eau, dépérissements, arbres frottés,….). Pour limiter les risques lors de l’exploitation forestière, la mise en place de cloisonnements est donc primordiale.
Un cloisonnement est un réseau de voies d’accès régulièrement espacées, répondant aux activités forestières d’un peuplement forestier feuillu et/ou résineux.
Nous distinguons deux types de cloisonnements :
- les cloisonnements d’exploitation, pérennes dans le temps, sont dédiés à la circulation des engins pour la sortie des bois,
- les cloisonnements sylvicoles facilitent l’intervention lors des travaux d’entretien.
Les cloisonnements d’exploitation
Ils constituent un réseau permanent répondant à plusieurs objectifs :
- délimitation, repérage et martelage des lots facilités,
- optimisation du travail d’abattage, puis de débardage des bois [limite les dégâts aux arbres (frottis), au sous-étage, à la régénération naturelle (écrasement) et au sol (ornières, tassement)],
- diminution de la surface circulée par les engins forestiers. Selon une étude réalisée par le FCBA (Institut Technologique Forêt Cellulose Bois construction Ameublement), lorsque les cloisonnements d’exploitation sont absents, la surface circulée peut atteindre 60 % de la surface totale du chantier. Dans certains cas, après plusieurs chantiers, l’intégralité de la parcelle est impactée.
Le réseau de cloisonnements est utile à tous les stades de la vie du peuplement. Son implantation doit être étudiée avec soin, en prenant en compte "l’existant" :
- les conditions topographiques de la parcelle. Sur terrain accidenté, ils seront ouverts dans le sens de la plus grande pente,
- les zones sensibles ou milieux remarquables qui seront à éviter lors de l’exploitation (zones humides, sols peu portants, arbres remarquables,…),
- les éléments linéaires (fossés, talus, murets, cours d’eau…),
- les chemins existants, afin de ne pas impacter une surface supplémentaire.
Schémas d’implantation de cloisonnements
Les caractéristiques techniques :
L’opération consiste à abattre tous les arbres/arbustes sur l’axe préalablement tracé.
- la largeur est de 4 mètres,
- l’entre-axe varie de 12,5 à 30 mètres, suivant le type de peuplement feuillu. Pour les peuplements résineux, l’espacement des cloisonnements sera d’une ligne sur cinq ou six.
- l’orientation des cloisonnements doit être effectuée dans le sens de la plus grande pente. En l’absence de relief marqué, les cloisonnements doivent déboucher sur un chemin, de préférence en oblique (si possible de 30 à 45°), ou à défaut perpendiculairement, mais avec une sortie élargie facilitant les manœuvres des engins (éviter de blesser les arbres à proximité).
Mise en place des cloisonnements d’exploitation
Peuplements feuillus
Peuplements résineux
Les travaux d’exploitation forestière doivent s’effectuer par temps sec permettant une meilleure portance du sol, limitant ainsi les impacts. D’autres mesures sont à prendre notamment en compte lorsque les sols sont particulièrement sensibles (sols limoneux). Il est judicieux de protéger les cloisonnements avec les rémanents d’exploitation, d’installer des tracks ou chenilles forestières sur les engins forestiers et de réduire les charges lors du débardage.
Les cloisonnements sylvicoles
Ils sont destinés à favoriser l’intervention des sylviculteurs. En effet, après l’installation des semis, les peuplements forestiers deviennent très rapidement impénétrables.
La mise en place de cloisonnements sylvicoles est indispensable pour la réalisation de travaux de dégagements et d’entretiens (taille, élagage, suppression de la végétation concurrente), afin de produire du bois de qualité.
Ils ont plusieurs avantages :
- réduction des surfaces travaillées, donc diminution du coût des opérations de dégagement, dépressage,
- meilleure organisation du suivi des travaux (confort de travail lors des opérations sylvicoles et repérage facilité des tiges de qualité),
- augmentation de la lumière au sol pour les espèces végétales et animales.
Mise en place des cloisonnements sylvicoles
L’opération consiste à supprimer toutes les tiges et à broyer la végétation sur une emprise de 1 à 2 mètres. A noter qu’une réalisation tardive demandera des moyens plus lourds, donc plus coûteux.
Les cloisonnements sylvicoles sont espacés régulièrement selon un écartement de 4 à 10 mètres d’axe en axe.
Il est préférable d’effectuer cette opération le plus tôt possible, de préférence avant que les sujets n’atteignent une hauteur supérieure à 1,50 mètre.
Ils sont à entretenir régulièrement les 4-5 premières années, puis à espacer en fonction des travaux à mener par la suite.
Ils peuvent être réalisés toute l’année en évitant les périodes de nidification et de reproduction (mi-mars à juillet).
Par la suite, une partie des cloisonnements sylvicoles fera office de cloisonnements d’exploitation.
Approche financière sur le coût de mise en place de cloisonnements (sylvicole et exploitation) qui dépend de la nature et du type de peuplement
Thomas Glay - CRPF Grand Est
Références bibliographiques :
- Guide pratique - "Pour une exploitation forestière respectueuse des sols et de la forêt ‘Prosol’” - FCBA
- "Le cloisonnement d’exploitation pour préserver les sols forestiers" - Service public de Wallonie, Direction générale opérationnelle Agriculture, Ressources naturelles et Environnement.