Juillet 2014
Floréal n°97 - Juin 2014
Nous vous proposons d'étudier dans cet article un nouvel itinéraire de reboisement : la plantation par nid. Cette nouvelle technique émerge aujourd'hui à la suite de multiples constats convergeant vers la même conclusion : les reboisements en plein nécessitent un suivi long, fastidieux qui finit donc par être onéreux, et tout cela pour, quelquefois, un résultat bien aléatoire.
La technique de la plantation par nids se propose de réduire les investissements, en concentrant les travaux sur une surface limitée et un nombre de plants restreint et ainsi d'obtenir de meilleurs résultats en s'appuyant sur des dynamiques naturelles. Nous allons décrire plus en détail cet itinéraire.
Le terme "nid" est utilisé car il correspond bien à l'esprit de cette implantation : "couver et élever les petits en société".
En effet, les plants sont installés à forte densité (espacement des plants entre 30 et 50 cm) afin de reproduire l'ambiance d'une régénération naturelle. Le nombre de plants d'essences-objectifs par nid varie selon les "auteurs" entre 4 et 25. Auquel on peut ajouter une essence d'accompagnement, installée tout autour des plants de l’essence-objectif (cf schéma).
Exemple de composition d'un nid :
Densité essence objectif : 3 x 3 = 9 plants + 12 plants d'accompagnement (gainage)
Le nombre de nids est déterminé par la densité du peuplement final, puisque le but est de recruter une tige d'avenir par nid. Ils seront donc implantés à une distance de 12 à 15 mètres suivant les essences, ce qui correspond à 50 à 70 nids/ha. Idéalement les nids seront disposés en quinconce, afin d'avoir une occupation optimale de l'espace par le peuplement adulte.
On cherche à profiter le plus possible des processus naturels de croissance, c’est l'automation biologique. La compression des plants vise à stimuler la croissance en hauteur et l'acquisition progressive d'une bille de pied nette de nœud.
Classiquement, la plantation par nids est réalisée avec le chêne et le hêtre en essences-objectifs, entourés d'une essence ombrageante comme le charme. Mais elle peut également se concevoir pour le sapin, l'érable, le douglas...Bien évidement, le choix des essences mises en place devra s’appuyer sur une étude de station.
De nombreuses problématiques forestières pourraient trouver une solution avec ce type d'itinéraire :
D'autres contextes sont certainement propices à ce type de plantation.
Après une plantation soignée comme il se doit (plantation en potets, voire travail du sol préalable à la mini-pelle), les entretiens seront réduits au minimum. Ils vont consister à contrôler le développement de la végétation autour des nids.
Pour faciliter la surveillance des nids, il sera judicieux de maintenir praticable un réseau de cloisonnements (cloisonnements sylvicoles de 2 m de large entre chaque ligne de nids). Autour de chaque nid, une protection contre le gibier sera également mise en place. Elle peut être réalisée en bois : 4 piquets d'angle sur lesquels sont clouées des lattes ou dosses. La réalisation en bois évite la dépose fastidieuse d'un grillage. En outre, ces protections localisées impactent peu la surface permettant l'alimentation du gibier.
Le reste de la parcelle ne nécessite pas de travaux particuliers, hormis si quelques tiges valorisables sont présentes. Elles pourront alors faire l'objet d'une attention particulière (taille, détourage,...). On veillera à contenir la végétation à proximité des nids, afin de ne pas contrarier le développement des plants mis en place.
Catherine Négrignat, Stéphane Asaël - CRPF
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