Octobre 2018
Analyse d’une opération de débardage par câble mât réalisée dans la propriété du groupement forestier de la Grande Forêt située sur la commune Guermange, dans le site Natura 2000 du "complexe de l’étang du Lindre, forêt de Romersberg et zones voisines", dans la plaine lorraine.
Après un hiver très arrosé, les sols sont gorgés d’eau. Les signes de cette présence sont indiscutables : taches rouges ou grises dans les premiers horizons, fraîcheur palpable…
Le cabinet d’expertise forestière Michel Chavet, gestionnaire du massif, appuyé par l’entreprise Jonnette, réfléchissent à une solution pour le débardage des bois coupés hors sève sur une vingtaine d’hectares répartis sur 4 parcelles.
Profitant du matériel acquis il y a plusieurs années déjà par l’entreprise Jonnette, le débardage par câble mât s’est révélé être l’une des solutions. Monsieur Mantz Philippe, ayant acquis cette forêt, particulièrement sensible et intéressé par cette technique, s’est vite laissé convaincre.
Durant le mois de février 2018, le chantier débuta par l’implantation des lignes de passage du câble. L’abattage des arbres ayant déjà été réalisé.
Les lignes dressées sur plus de 400 mètres ont permis de débarder plus de 250 m3 de bois d’œuvre/semaine, pour un total de 630 m3 de chêne. Le système de débardage utilise un chariot motorisé capable de supporter une charge utile de 5 tonnes ce qui permet d’acheminer des
arbres de gros diamètre.
Débardage par câble mât.
La mise en œuvre de cette technique représente cependant un coût nettement supérieur à celui d’un débardage classique. En effet, la phase d’installation des lignes et leur sécurisation représente plus de la moitié du coût total d’exploitation. En outre, une fois sortis de la parcelle, ces bois doivent être stockés en bordure de chemin pour pouvoir être chargés par un camion.
Une pelle munie d’une pince est donc nécessaire. L’amortissement de ce matériel génère des coûts supplémentaires.
Pour le cas de l’opération sur la Grande Forêt, le surcoût s’élève à 33 €/m3. Ce coût est à mettre en rapport avec l’excellente qualité du peuplement récolté.
Il conviendrait donc d’accompagner financièrement les propriétaires et leurs gestionnaires désireux d’utiliser cette technique dans le cadre de la politique forestière régionale en cours de rédaction. C’est déjà le cas dans d’autres régions !
Stéphane Asaël - CRPF
Monsieur Mantz est un nouveau propriétaire. Habitant du côté de Metz, il n’a pas hésité à nous accorder une entrevue, sur le terrain, à côté du câble mât en pleine activité.
Comment en êtes-vous arrivé à la forêt ?
À la fin de ma carrière professionnelle comme chef d’entreprise, j’ai fait l’acquisition, en 2014, d’un bien forestier pour y trouver quiétude et sérénité. Je suis actuellement propriétaire de 470 ha partagés entre forêt, champs et étangs. Cette diversité me plaît et répond à mes attentes d’une nature belle et préservée.
Une exploitation au câble mât, pourquoi ?
Les sols de ma propriété sont très sensibles au tassement. Ils sont riches et permettent aux arbres de bien pousser notamment au chêne que je souhaite conserver. En tenir compte est un gage d’avenir pour mes chênes et les essences d’accompagnement.
Monsieur Vincent Jeandel, de l’entreprise d’exploitation forestière Jonnette, m’a convaincu de l’importance d’économiser mes sols. Disposant du matériel, d’une équipe compétente et organisée, je ne regrette en rien cet investissement même si le coût reste élevé.
Et la suite ?
Une fois l’exploitation faite, nous pensons à l’avenir. Le renouvellement de ces peuplements est programmé et je travaille actuellement avec mon gestionnaire pour mettre tout cela en route. Rendez-vous dans 10 ans pour faire le point !
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