Mai 2016
Depuis la création du Département de la Santé des Forêts (DSF), la forêt française est auscultée, surveillée pour y détecter toutes les pathologies qui peuvent l'attaquer. Pour remplir cette mission, 5 Pôles encadrent et animent environ 230 techniciens forestiers couvrant l'ensemble du territoire et appelés Correspondants-Observateurs (CO) du DSF. Petit rappel des missions de cette structure et bilan sanitaire de l'année 2015.
Le Pôle Nord-Est compte 37 CO actifs pour 2015. Ces forestiers sont issus des rangs de l'ONF, des CRPF et des DDT. Leurs missions principales sont la détection et le diagnostic des problèmes phytosanitaires, le conseil à l'intervention et la surveillance des écosystèmes forestiers.
D'une façon générale, les CO relatent toutes leurs observations de problèmes sanitaires rencontrés en forêt : c'est la veille sanitaire. Cette veille a, par exemple, permis de détecter Chalara fraxinea (maladie du frêne) en 2008 en Haute-Saône. D'autres missions sont plus ciblées, comme par exemple :
Pour remplir ces missions, les CO sont en permanence formés et sont en relation avec les autres techniciens et le laboratoire d'analyse du Pôle. Toutes ces actions, ces études sur le terrain permettent de mieux comprendre les fonctionnements des parasites, mais aussi les causes de leur développement et surtout les moyens à mettre en oeuvre pour s'en prémunir.
Les chutes de neige de début 2015 ont occasionné de nombreux dégâts en plusieurs endroits du massif vosgien (Vosges du Nord, Mattstall, vallée de la Bruche, sud du massif côté Vosges entre 600 et 900 mètres d'altitude, vallées de la Doller et de la Liepvrette,…) dans les plantations d'épicéas et les peuplements de pins (bris de cime). Autres événements climatiques marquants, les coups de vent. Dans les Vosges, à Gerbépal, le 14 mai, une tornade a touché 80 % des forêts soumises, renversant 30 à 35.000 m3, dont les célèbres épicéas du défilé de Straiture.
Le 16 septembre en Meuse, une violente tornade s'est abattue au sud-ouest de Bar-le-Duc jusqu'au lac du Der et à l'extrémité nord du département, près de Montmédy. Des vents de 213 km/h ont été enregistrés sur la base aérienne de Saint-Dizier. Sur les forêts impactées, les dégâts sont pratiquement supérieurs à ceux de la tempête de 1999.
Les conséquences de l'été sec ont été visibles fin août/début septembre sur les épicéas. Les premiers touchés par les scolytes ont été les jeunes arbres en bordure de parcelles et sur les stations ayant peu de réserve en eau. Dans la plaine vosgienne, d'Epinal à Bulgnéville, de nombreux foyers de chalcographe (petit scolyte de l'épicéa) ont été visibles, ainsi que dans le sud de la Meurthe-et-Moselle. Dans tout le massif vosgien, les attaques ont été plus classiques avec du typographe (grand scolyte de l'épicéa).
Des jaunissements d'aiguilles dans les houppiers d'épicéa ont été également observés. Dans les plantations de l'année, quelques grandes tendances se dessinent : plus de dégâts sur les parcelles "propres" et dans les plantations tardives. Aucune essence ne semble avoir été plus touchée qu'une autre. L'année 2015 a également été marquée par des pullulations de hannetons forestiers, dont des vols ont été observés en nombre sur Hadignyles-Verrières et autour d'Epinal.
Mais ils n'ont provoqué aucun dégât sur les peuplements forestiers. Par contre en Alsace, autour d'Ingwiller, ces hannetons ont consommé intégralement des feuillages sur des surfaces de plusieurs hectares. Un suivi spécifique va être mis en place par le DSF.
Les rongeurs ont également pullulé en plusieurs endroits mettant en péril de jeunes plantations.
En bref, on peut encore signaler que localement, il subsiste des dépérissements de chêne (pédonculé en station limite). La chenille processionnaire est à nouveau en expansion dans certains secteurs. Pour le hêtre, les petits trous générés par le charançon sauteur sont revenus à un niveau normal après la pullulation de 2014. Sur le frêne, après les symptômes dans les houppiers, on s'attache désormais à observer les nécroses au collet pour déterminer l'urgence des coupes. Enfin, une nouveauté cette année avec la détection d'un insecte dont les larves consomment l'intérieur des aiguilles de douglas. Cette petite mouche a été détectée dans une zone de dépérissement de douglas, mais son rôle n'est a priori pas déterminant dans ce processus.
Le bilan annuel complet du DSF est disponible auprès de vos Correspondants-Observateurs ou sur le site (http://agriculture.gouv.fr/ sante-des-forets#). Comme pour tous les phénomènes phytosanitaires, n'hésitez pas à signaler vos observations au CO en charge de votre département :
Meurthe-&-Moselle : Jean-François Freund ............06.71.57.65.37
Meuse : Jacques Laplanche .......................................06.71.57.65.43
Moselle : Gilbert Vallageas.........................................06.71.57.65.40
Vosges : Catherine Négrignat ...................................06.71.57.65.48
Bas-Rhin : Maren Baumeister ...................................06.71.57.65.51
Haut-Rhin : Thierry Bouchheid .................................06.72.93.78.02
Catherine NEGRIGNAT et les CO - CRPF
REMONTER EN HAUT DE PAGE
Besoin
d’un avis,
d’un conseil ?