Arbres et forets

Des outils innovants pour travailler le sol avant le renouvellement des peuplements : comment, avec quoi et pourquoi ?

Juin 2018

Le propriétaire est souvent confronté à un envahissement de sa parcelle par un tapis d’herbes, de ronce ou de fougère aigle, à la suite d’une coupe rase ou d’un coup de vent violent qui rend difficile voire impossible la régénération naturelle ou artificielle.

Forêts Privées du Grand Est

Le propriétaire est souvent confronté à un envahissement de sa parcelle par un tapis d’herbes, de ronce ou de fougère aigle, à la suite d’une coupe rase ou d’un coup de vent violent qui rend difficile voire impossible la régénération naturelle ou artificielle.

Plutôt que procéder à des travaux longs et lourds de remise en état de ces situations, sont apparus, depuis quelques années déjà, des solutions alternatives utilisant des matériaux plus légers permettant de s’adapter à une palette de problématiques rencontrées et de caractéristiques physiques et biologiques des sols.

Le sylva’cass, le scarificateur réversible, la pioche-herse, le module 3D… ces termes un peu barbares correspondent à des outils imaginés, développés et modernisés par le tandem Claude Becker et l’entreprise de travaux forestiers Volenzisi. Montés sur des engins chenillés de travaux publics de 5 à 15 tonnes, ces outils peuvent intervenir à différentes étapes de l’itinéraire sylvicole de la préparation du terrain à l’entretien de la jeune plantation, puisqu’ils permettent de réaliser des cloisonnements, de travailler en plein, en ligne ou par placeau, de décaper superficiellement le sol, de restaurer la qualité des sols après compactage…

Ces interventions et le choix des matériels sont cependant conditionnées par :

  • une bonne analyse de l’état et de la situation de la parcelle (parcelle enfrichée, présence de végétation concurrente, hydromorphie du sol, sensibilité du sol au tassement, topographie, pente…) ;
  • les conditions climatiques et l’époque de réalisation des travaux ;
  • la dimension du chantier ;
  • les choix du propriétaire (renouvellement par plantation ou régénération naturelle, choix d’une intervention en plein ou par placeau…) ;
  • la dextérité et l’expérience du chauffeur de la pelle qui doit obligatoirement posséder des notions de sylviculture.

En guise d’exemple, le travail du sol en ligne, espacée de 2,50 à 3 m sur un sol partiellement compacté, consécutivement à une coupe rase, revient entre 1,10 et 1,30 € le mètre linéaire, en fonction de la taille du chantier à réaliser.

Autre exemple, la mise en place de placeaux entourés d’un tressage de bois contrariant ainsi la "curiosité" du gibier, revient à environ 15 € le placeau. Dans cet itinéraire, il s’agit d’installer 70 placeaux/ha. En outre, la technique utilisée permet l’économie d’au moins 2 dégagements des plantations.

Une partie des nouveaux outils a été améliorée ou développée grâce au projet IPLor (Innover la Plantation en Lorraine) associant de nombreux partenaires, notamment l’INRA, soutenu financièrement par la Région Grand Est et l’État.

Des chantiers de démonstrations ont eu lieu au cours du 1er semestre de 2018 dans le cadre d’un programme européen "Interreg Grande Région - Regiowood 2" et inscrits dans le programme "Rencontrons-Nous" du CRPF Grand Est. Il n’est pas exclu de poursuivre ces rencontres de terrain au cours de l’année 2019.

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site "La Forêt Bouge" (onglet "Forêt et Gestion" puis "les bons arbres sur les bons sols").

Stéphane Asaël & Juliette Boiffin

 

Article extrait de la revue FORÊT DE FRANCE, la revue nationale de la forêt privée, diffusé auprès des propriétaires et professionnels de la filière forêt-bois.