Gestion, réglementation et administration
Mars 2018
L’équilibre Forêt Gibier : un serpent de mer, me direz-vous ! Plus tout à fait depuis la Loi du 13 octobre 2014 qui a mis en place le nouveau programme national forêt bois avec comme priorité de résoudre les cas de déséquilibre forêt gibier. Les premiers résultats concrets sont là. Une carte des zones en déséquilibre avéré dans le Grand Est a été actée en concertation avec les chasseurs. Une liste d’actions possibles, voire des mesures plus contraignantes à mettre en œuvre dans ces zones, circule aujourd’hui dans les départements pour avis. Chaque zone en déséquilibre devra établir un plan d’action local pour revenir à des densités supportables. Les départements ne sont plus seuls à agir. Ils ont une obligation de résultats et devront rendre compte des actions menées à un comité paritaire régional (voir encadré page 3).
Je tiens avant toute chose à préciser ici que nos instances forestières par définition défendent avant tout les sylviculteurs, c’est-à-dire des propriétaires pour qui la protection et la production de la forêt est prioritaire, et en aucun cas les propriétaires chasseurs sur les aspects "chasse".
Il faut rappeler que le droit de chasse est attaché au droit de propriété. Il est mis à disposition des chasseurs qui sont censés nous rendre des comptes... À ce niveau, j’encourage les propriétaires bailleurs à être bien clairs dans leur bail sur leurs objectifs de gestion (modes de renouvellement et dégâts supportables) et de bien déterminer les conditions d’une résiliation en cas de non atteinte des objectifs fixés contractuellement (voir dans le précédent journal n° 2, article "Quel bail de chasse ?", consultable sur le site du CRPF Grand Est, dans onglet Formation/Information puis Bulletin régional).
Il appartient enfin à nos structures et à leurs représentants de se battre pour permettre aux propriétaires de mener la sylviculture qu’ils entendent, dans des conditions acceptables économiquement, y compris celles plus exigeantes comme la futaie irrégulière très plébiscitée aujourd’hui. Les représentants des sylviculteurs sont minoritaires dans les instances de décision du plan de chasse mais malgré cela nous arrivons quand même à nous faire entendre grâce à l’alliance avec l’ONF, les communes forestières et le monde agricole voire la filière bois toute entière dans certaines instances plus larges.
Mais pour se faire bien entendre, il faut également des arguments et des données de terrain. Là, je dirai qu’il est de votre obligation de nous informer des dégâts que vous subissez en forêt du fait du gibier. Nous ne demandons pas d’avoir zéro dégât, mais des dégâts acceptables ne remettant pas en cause l’avenir et la diversité de nos forêts.
Sans ces informations, nous ne pourrons pas faire augmenter la pression de chasse sur les cervidés.
Vincent Ott - Président du S.P.F.S. d’Alsace
Depuis quelques années, le 21 mars est "journée internationale des forêts". À cette occasion, les Associations Forestières du Sundgau et du Jura alsacien, de la Vallée de la Bruche, avec le soutien du CRPF, de la Chambre d’agriculture et du Syndicat des propriétaires forestiers d’Alsace, ont accompagné les écoles élémentaires de Ranspach le Bas et de Barembach en forêt.
Cette journée labellisée "La forêt s’invite à l’école" a permis sensibilisés à la gestion forestière, aux métiers du bois et au problème des tiques.
Un modèle de déclaration de dégâts et un autre modèle de déclaration de mise en œuvre de protections contre le gibier vont être mis au point pour le Grand Est. Nous vous tiendrons informé des modalités pratiques de ces déclarations à venir. L’installation d’enclos-témoins simples (5 m sur 5 m par exemple) est à encourager pour montrer l’impact du gibier sur l’évolution naturelle de nos milieux forestiers et surtout démontrer la capacité de la forêt à se renouveler à moindre coût en l’absence de gibier.
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