Septembre 2016
Jean Birck a la soixantaine élégante et dynamique. Il vient de quitter la direction de l'Union Départementale des Associations Familiales de Moselle (plus de 600 salariés). Diplômé de l'Ecole Nationale de la Santé Publique, il a vécu une vie professionnelle pleine, fructueuse, qui lui a donné de grandes satisfactions… Mais une autre vie, une nouvelle vie commence, et des plans, il n'en manque pas ! Le jeu de mots pourrait même être "des plants il n'en manque pas", car il prend désormais le temps de se consacrer à la forêt. Son envie de la comprendre, d'y travailler et de s'investir dans les organisations professionnelles est totalement prégnante.
"L'envie" de la forêt remonte à mon enfance et je la dois à mon père. En tant qu'agent immobilier, il lui arrivait d'avoir des forêts à vendre et je l'accompagnais pour faire les comptages. Depuis trois ans, je peux enfin réaliser ce que je souhaitais tant faire : acheter des forêts pour les gérer !
Les histoires sont toutes différentes. Elles varient surtout en fonction de la personnalité et de la situation du vendeur. Avec certains, la vente se déroule très vite… Avec d'autres, il faut de la patience, de la persévérance. Mes achats sont guidés par des opportunités. Je suis "ouvert à tout", tant que les parcelles sont situées dans l'Est de la France.
La problématique des feuillus est plus complexe en terme de gestion, mais elle me semble plus intéressante au regard de la diversité des essences. Quant aux résineux, j'ai acquis la conviction qu'il est nécessaire de les éclaircir dès le début, afin de conduire une sylviculture dynamique et ainsi donner de la force aux arbres pour qu'ils soient résistants aux maladies. J'ai participé à des réunions sur le changement climatique et j'ai désormais la certitude qu'il convient de diversifier les essences afin d'anticiper, au mieux, les évolutions à venir. Cela signifie aussi que la monoculture résineuse doit absolument évoluer vers l'introduction d'espèces variées. Une futaie jardinée, irrégulière, me semble être LE peuplement d'avenir.
C'était un riche exercice, que je réitèrerai ! Il se traduit par un grand apprentissage technique amenant un regard différent sur la grume. Mais c'est aussi le constat, et la certitude, qu'il est nécessaire de bien classer les bois afin d'en tirer le prix le plus juste !
Regrouper des parcelles pour constituer une unité de gestion plus grande, qui sera ainsi plus facile à gérer, est évidemment une démarche intéressante ! Parce qu'il y a du bois à mobiliser dans les micro-parcelles, parce que les acheteurs ne se mobiliseront pas pour une petite coupe, et aussi parce qu'il faut inciter à la création de dessertes pour pouvoir sortir les grumes. La démarche PDM est à poursuivre, absolument !
A des degrés divers, ils m'accompagnent, m'initient, m'enseignent,… Ils se complètent dans les domaines techniques, juridiques, sylvicoles, cynégétiques, environnementaux. Leurs compétences se conjuguent et, à chaque rencontre, ils me font progresser !
Le Fogefor présente l'avantage énorme d'aborder tous les aspects de la forêt, présentés par les praticiens les plus confirmés. Il m'apporte un éclairage qui m'aide à appréhender les opérations sylvicoles que je dois entreprendre. Je tiens à rendre hommage à Marie-Alix de Sars pour le temps, l'investissement, l'enthousiasme qu'elle consacre à l'animer. De plus, l'esprit de "promotion", d'appartenance au groupe qu'il engendre permet de créer un réseau d'échanges. Mon slogan ? Il pourrait être celui-ci, même s'il est un peu long "Si vous vous intéressez à votre forêt, suivez le Fogefor, sinon vous passerez à côté de vos arbres sans les connaître !".
Notre syndicat a 350 adhérents, qui représentent environ 16.000 ha… J'avoue ne pas comprendre pourquoi tant de propriétaires ne nous rejoignent pas. Cela signifie qu'ils ne défendent pas "notre" profession, mais aussi qu'ils ne sont pas assurés en responsabilité civile. Je ferai de mon mieux pour faire connaître notre rôle. Je souhaite également agir auprès des pouvoirs publics pour leur faire prendre conscience que la gestion cynégétique actuelle obère totalement le patrimoine sylvicole de demain. Et qu'elle ne permettra donc pas de réaliser les objectifs de production de bois légitimement attendus en France…
Interview réalisée par Marie-Françoise Grillot
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