Arbres et forets

L'important, c'est le reboisement !

Mai 2013

L’Association Forestière du Canton de Senones et le CRPF de Lorraine-Alsace organisaient le 26 octobre 2012 à Taintrux, une réunion de vulgarisation sur le thème du reboisement en résineux dans le massif Vosgien. 85 propriétaires ont participé à cette rencontre près de Saint-Dié, et cette forte présence démontre, s’il en était besoin, l’importance de ce thème.

Floréal N°92 - Mai 2013

L’Association Forestière du Canton de Senones et le CRPF de Lorraine-Alsace organisaient le 26 octobre 2012 à Taintrux, une réunion de vulgarisation sur le thème du reboisement en résineux dans le massif Vosgien. 85 propriétaires ont participé à cette rencontre près de Saint-Dié, et cette forte présence démontre, s’il en était besoin, l’importance de ce thème.

Récolter, c’est facile, mais reboiser n’est pas toujours évident :

  • L’accès à l’information pour en connaître les différentes modalités n’est pas toujours accessible.
  • Trouver des entreprises sérieuses acceptant des petits chantiers n’est pas simple.
  • La motivation n’est pas toujours suffisante, d’autant plus si l'on habite loin.
  • Le reboisement a un coût parfois élevé (même s’il est de tradition de réserver 10 % de la vente de la récolte).

Pourtant, “le produit de la récolte des bois est toujours le fruit du travail des générations précédentes, et c’est un devoir de continuer, il en va ainsi du cycle de la forêt,...“ déclare Serge Alem, Président de l’Association Forestière du Canton de Senones, en introduction à la réunion.

Un certain nombre de tâches préalables à tout chantier, a été rappelé :

  • de manière générale, se rapprocher des organismes de vulgarisation pour tous les conseils utiles ;
  • faire le bilan de ses motivations, de ses possibilités, notamment financières ;
  • exprimer ses disponibilités, l’utilité de se rapprocher d’un gestionnaire professionnel, d’une coopérative,...
  • essayer de regrouper son patrimoine, acheter la parcelle voisine (ou bien vendre sa parcelle) car pérenniser de trop petites parcelles ne peut qu’être voué à un échec compte- tenu des coûts d’exploitation ;
  • définir son projet de reboisement et prendre en compte les possibilités d’aides (voir le fonds FA3R, page 3).

Les propriétaires ont pu commenter différents itinéraires de plantations, et en débattre à partir de trois exemples de terrain :

1/ Plantation d’Epicéa “traditionnelle“ de 2011 à une densité assez forte (2 m x 2 m).

On constate la présence de quelques régénérations naturelles de diverses essences, et surtout l’envahissante “grande balsamine“, broutée par le grand gibier.
Il faudra poursuivre des dégagements localisés de tous les plants en préservant des semis intéressants.
Commentaires : scénario traditionnel bien maîtrisable, avec des dégâts de gibier encore gérables, des résultats rassurants et des coûts connus : autour de 2.500 €/ha de plantation et 5 dégagements à 500 €.

2/ Plantation de Douglas de 2009 à une densité moyenne (3 m x 3 m), avec quelques Erables en diversification.

Le Douglas non protégé, a subi d’importants dégâts de gibier, et a dû être regarni. Une grande part des Erables a échoué, mais on constate l’apparition de quelques feuillus divers intéressants.
Il faudra suivre 600 à 800 tiges de Douglas et de feuillus intéressantes, grâce à des dégagements localisés (prévoir 4 dégagements). Il faudra également, surveiller les dégâts de gibier, et alerter, si nécessaire, chasseurs et syndicat des propriétaires forestiers.
Commentaires : scénario plus pointu, délicat à gérer surtout en l’absence de protection contre le gibier. Le Douglas est une essence à croissance et qualité très intéressantes, mais le coût de son installation est grevé par les nécessaires protections (1,60 €/plant -fourniture et pose comprises-).

3/ Plantation de Mélèze de 1996 à une très faible densité.

Dispositif de plantation à 7 m x 7 m comprenant deux plants de mélèzes distants de 1 m 50 à chaque point, c’est-à-dire au total 400 plants avec protections + recrûs naturels.
En 2012 il reste encore 240 tiges/ha de diamètre 21 cm et d’une hauteur dominante de 18 m. Le recrû a été sélectionné pour laisser 750 tiges/ha de divers.
Commentaires : scénario très pointu pour terrain fertile et propriétaire passionné, prêt à s’investir dans un suivi. Le coût est modéré et cet itinéraire essaie de mener de front production et paysage.

Cette visite s’est achevée dans une ambiance conviviale au restaurant “le Moulin“ de Saulcy-sur-Meurthe, les participants étant convaincus que l’important était bien de reboiser selon un scénario correspondant à leurs possibilités et à leurs choix. 

Jean-Luc Dislaire - CRPF