Février 2023
Assurer, dans un contexte de changement climatique, la gestion durable des forêts avec un enjeu de préservation de la biodiversité, tout en garantissant la compétitivité de la filière forêt-bois, c’est là le défi que cette dernière se doit de relever.
Ainsi, il faut pouvoir préserver tout en gérant, développer et adapter la gestion de nos forêts dans un contexte d’incertitudes tout en intégrant le temps long propre aux forestiers.
Si aujourd’hui le mot «biodiversité » est sur toutes les langues, les forestiers l’ont intégré dès 1993 lors de la deuxième Conférence interministérielle pour la protection des forêts en Europe qui s’est tenue à Helsinki. En effet lors de cette Conférence ont été retenus 6 critères pour définir la gestion durable des forêts dont le critère n°4 à savoir : maintien, conservation et amélioration appropriée de la diversité biologique dans les écosystèmes forestiers.
Prenons déjà la définition de certains dictionnaires.
Ainsi pour le Robert, la biodiversité c’est la « diversité des espèces vivantes (micro-organismes, végétaux, animaux) présentes dans un milieu ».
Cette définition se base sur les espèces vivantes.
Le Larousse quant à lui la définit comme la : « diversité des espèces vivantes et de leurs caractères génétiques ». Cette définition introduit la notion de diversité des gènes entre les espèces mais aussi la diversité génétique au sein d’une même espèce. Exemple : la couleur des yeux, les différentes variétés de pommes.
Est-ce que l’on a tout maintenant ?
Pas tout à fait, car la biodiversité c’est aussi la diversité des milieux de vie.
Ainsi, la définition de la biodiversité que l’on peut retenir est celle qui désigne l’ensemble des êtres vivants à tous les niveaux (du virus à la baleine bleue) ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent. S’y rajoutent les interactions des espèces entre elles et avec leurs milieux.
Bref c’est la diversité du vivant qui peut s’étudier à 3 niveaux : écosystèmes (la mosaïque d’habitats), espèces (ensemble des animaux, végétaux, champignons, micro-organismes) et gènes
Or, les forêts abritent 80 % de la biodiversité terrestre. C’est dire la responsabilité des forestiers et de la filière forêt-bois dans sa préservation car il s’agit là de la base de la bonne santé de la production de bois et de tous les services qu’apportent les forêts.
Ainsi, le forestier en gérant sa forêt va intervenir sur ces 3 niveaux de la biodiversité et donc influer sur elle :
- Par création, maintien d’une mosaïque d’habitats à différentes échelles : de peuplements, de milieux ouverts, humides ou d’arbres par exemple les arbres morts qu’ils soient sur pied ou au sol.
- Par le maintien ou l’introduction d’essences variées lors des renouvellements des peuplements.
- Par le choix ou non désigner un arbre à couper lors des martelages.
- Mais aussi par ses documents de gestion durable qui , en s’appuyant sur un diagnostic de sa forêt, va programmer ses interventions, définir sa stratégie à moyen terme tout en gardant une souplesse nécessaire.
Les propriétaires et les gestionnaires, tant publics que privés, disposent d’un certain nombre d’outils pour évaluer la biodiversité comme, par exemple en forêt privée, l’Indice de Biodiversité Potentielle (IBP). Il s’agit d’un indicateur de la capacité d'accueil d'un peuplement forestier pour les êtres vivants : plantes, oiseaux, insectes... C’est outil simple et rapide, il permet d’identifier les points d'amélioration possibles lors des interventions sylvicoles. En forêts publiques, l’Office national des forêts dispose quant à lui, entre autres, d’un réseau de plus de 200 forestiers naturalistes qui a pour objectif de renforcer la connaissance de la biodiversité dans les forêts publiques.
En parallèle, les forestiers, outre les inventaires et suivis qu’ils mènent directement, peuvent s’appuyer sur les travaux des organismes de recherche et sur le monde associatif qui contribuent à la meilleure connaissance de la biodiversité dans les espaces forestiers car on ne protège que ce que l’on connaît.
C’est dire, dans le contexte actuel de régression de la biodiversité, de changement climatique, de besoin d’espaces naturels pour nos concitoyens et de décarbonation de nos sociétés, le poids qui pèse sur les épaules des forestiers et de la filière forêt-bois. Alors n’opposons pas la biodiversité à la gestion des forêts ou à l’exploitation des bois, de même elles ne s’excluent pas car elles sont dépendantes les les unes des autres ; il s’agit d’un ensemble dynamique.
Site internet ONF : Forêt et Biodiversité, l’action des forestiers
Site internet CNPF : La biodiversité en forêt privée
Site internet IGN : La forêt en France : portait robot
Observatoire de la biodiversité en forêt : https://biodiversite-foret.fr/
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