Septembre 2014
Floréal n°98 - Septembre 2014
Les chauves-souris sont des habituées de nos forêts. Discrètes le jour, elles y dorment, actives la nuit, elles y chassent. Finalement assez mal connues et mêmes victimes de leur habit noir, de leurs grandes ailes déployées lors de vols nocturnes, rapides et silencieux, de leur sommeil la tête en bas, de leur ˝look˝ de souris ailées, elles peuvent paraître effrayantes… Alors, pour faire taire la rumeur, petit rappel sur leur mode de vie et sur leurs ˝besoins forestiers˝.
Oiseaux ou mammifères ? Les chauves- souris, chiroptères de leur nom scientifique (issu du grec et signifiant "qui vole avec les mains"), font partie de la classe des mammifères. Elles possèdent en effet un corps en partie couvert de poils, et les femelles allaitent leurs petits.
Une mauvaise image des chauves-souris est ancrée dans la culture populaire européenne, liée en grande partie à leurs mœurs nocturnes, qui en font des espèces mystérieuses, entourées d’idées reçues pouvant même conduire à des persécutions. Donc non, les chauves-souris ne s’accrochent pas dans les cheveux. Leur système de "sonar" leur permet de nous éviter très facilement. En effet, pour se diriger dans l’obscurité, les chauves-souris ont développé un système leur permettant de s’orienter via l’émission d’ultra-sons, appelé "écholocation". Ces ultra-sons, lorsqu’ils rencontrent un obstacle (proie, arbre, humain,...), rebondissent vers les oreilles des chauve-souris, et cet écho leur permet alors de s’orienter et de chasser.
En France, toutes les chauves-souris sont considérées comme insectivores. 34 espèces sont actuellement recensées en France métropolitaine, 22 pour la Lorraine et 23 en Alsace.
Le cycle de vie annuel des chauves-souris est découpé en 4 phases bien distinctes :
l’hibernation,
l’estivage, lors duquel ont lieu la mise bas et l’élevage des jeunes,
entre ces deux phases, les périodes dites de transit, printanière et automnale, où les chauves-souris se déplacent de leur site d’hibernation vers leur site estival et inversement.
La grande majorité des espèces de nos deux régions est sédentaire, parcourant jusqu’à quelques dizaines de kilomètres. Néanmoins, certaines espèces sont migratrices, et traversent une bonne partie de l’Europe lors de leur phase de transit. Cette migration se fait sur des distances allant jusqu’à près de 2.000 km.
Les milieux forestiers ont un rôle de refuge pour une grande part de la biodiversité, notamment les chauves-souris.
Ces écosystèmes offrent à la fois de vastes territoires de chasse pour l’ensemble des chauves-souris (lisières, canopées, chemins, mares,...) et de nombreux gîtes : fissures (gélivures, frottements mécaniques,...), décollements d’écorces et anciennes loges de pics. La forêt est donc vitale pour toutes les espèces de chiroptères puisqu’elles l’utilisent à un ou plusieurs moments de leur cycle de vie.
Ainsi, le maintien de ces espèces en forêt passe par une gestion adaptée, mais simple : prise en compte des gîtes avec le maintien de cavités, y compris dans les arbres vivants, et respect des terrains de chasse lors de la gestion forestière (préservation des lisières étagées, des clairières, diversification des peuplements par exemple).
Pierre-Emmanuel Bastien - CPEPESC-Lorraine
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