Gestion, réglementation et administration
Novembre 2018
La forêt privée est souvent citée dans les médias, les rapports professionnels ou administratifs comme mal gérée : les propriétaires ne s’occuperaient pas de leur patrimoine forestier, les petites parcelles seraient coupées sans être reboisées, il s’y trouverait un gisement important de bois "qui dort", les grumes seraient vendues à l’export hors d’Europe au détriment des transformateurs locaux.
Pourtant, beaucoup est déjà fait. Les propriétés dotées d’un plan simple de gestion sont suivies de près par le CRPF et le respect du programme des coupes et travaux est contrôlé par l’Administration, assurant ainsi une partie de l’approvisionnement de nos industries.
En petite forêt privée, en Lorraine et Alsace, les plans de développement de massifs animés par le CRPF et les Chambres d’Agriculture ont obtenu des résultats certains sur le regroupement foncier et la mobilisation des bois.
Des initiatives en matière de reboisement telles que le FA3R (Fonds d’Aide à la Reconstitution de la Ressource Résineuse) porté par les acteurs de la filière bois, sont efficaces et permettent de reboiser des surfaces conséquentes.
Les aides des conseils départementaux qui prennent en charge une partie des frais de mutation des parcelles constituent un levier important pour l’amélioration foncière.
Les organismes de la forêt privée s’investissent avec détermination dans l’animation de toutes ces actions dans la limite de leurs moyens qui sont trop modestes (Nous sommes toujours en attente de la concrétisation du programme appelé "VBT" et de sa feuille de route (CRPF/Chambre) pour conforter ces moyens).
Certes, les marges de progrès de la forêt privée sont encore importantes, mais les forestiers privés rencontrent de nombreuses difficultés : reboiser constitue déjà un investissement conséquent en contexte favorable, mais le coût devient souvent rédhibitoire du fait du déséquilibre sylvo-cynégétique, quand le résultat n’est pas simplement anéanti. Les revenus des ventes ne sont pas toujours à la hauteur des investissements. Les contrôles vétilleux puis les délais de paiement sur les aides européennes découragent de nombreux sylviculteurs. Les règlementations environnementales ainsi que les pressions sociales nécessitent une attention grandissante.
L’empilement des rapports dans les administrations et ministères sur la forêt où reviennent les sujets du morcellement, du manque de mobilisation, du déséquilibre faune-flore ne suffit pas à bâtir une politique forestière efficace.
Une politique se mesure aussi aux moyens que l’on veut bien y mettre.
Les forestiers privés prennent toute leur part à l’activité de la filière mais attendent désormais beaucoup du Plan Régional Forêt Bois (PRFB), document qui fixe les objectifs de la filière bois pour les 10 prochaines années, dont l’élaboration touche à sa fin.
Mais à ce sujet des doutes subsistent : l les excellentes préconisations du comité paritaire forestierschasseurs seront-elles appliquées, seront-elles assez claires pour éviter de nouvelles discussions locales épuisantes sur l’équilibre forêt gibier ?
Alors oui, la forêt privée est vertueuse et elle pourrait l’être encore plus si le PRFB était moteur d’actions nouvelles avec les financements adéquats.
Roger Perrin - Président Forestiers privés des Vosges
À la suite de l’intervention de notre Syndicat, le Conseil Départemental des Vosges, particulièrement attentif aux sujets forestiers, a relevé le taux de l’aide qui est passé à 80 % des frais d’actes pour les cessions de parcelles jusqu’à un prix de vente de 1 500 € et a porté le plafond d’intervention à 5 000 € par acquisition.
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