Novembre 2015
Vous l’avez certainement déjà entendu, vu ou lu, la France organise du 30 novembre au 11 décembre prochains, la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. C’est la COP 21. Pourquoi 21 ? Elle est la 21ème conférence de ce type organisée à tour de rôle par différents pays depuis plus de 20 ans. Pour ce nouveau sommet, 195 pays devront amener dans leur escarcelle des propositions pour diminuer, par exemple, leur consommation d’énergie fossile, pour engager la réflexion autour d’une nouvelle voie économique,… La conférence de Paris ne constitue pas une fin en soi. Elle est un début et doit être abordée comme un processus progressif. Des décisions et engagements seront pris, mais devront être suivis de faits !
Dans ce contexte, quel rôle peut jouer la forêt, et quelle place pour la Forêt Privée française dans la COP 21 ?
Devant les défis climatiques qui attendent les pays du monde, la forêt tient une place particulière. Pour se faire entendre, la Forêt privée organise en amont de la COP 21, un forum, les 13 et 14 novembre prochains, axé sur le rôle de la forêt dans le stockage du carbone. Car réduire les émissions de gaz à effet de serre passe, non seulement par des économies d’énergie, mais également par l’utilisation de ressources renouvelables comme le bois.
La forêt tient un rôle tout à fait particulier dans la stratégie d’atténuation du (des) changement(s) climatique(s).
Selon les toutes dernières études, le stock de carbone dans les forêts de métropole s’élève à plus de 1 milliard de tonnes de CO2. Ce stock augmente chaque année de plus de 30 millions de tonnes, soit le tiers des émissions françaises de CO2 .
Ainsi, les vieux arbres d’une forêt stockent plus de carbone que les jeunes arbres. Mais attention au piège ! Laisser sa forêt à l’abandon n’est pas synonyme d’un stockage de carbone efficace à long terme car, avec le temps, la forêt devient dans le pire des cas, émettrice de carbone. En effet, dans les forêts en phase d’écroulement, la fixation globale de la part de carbone devient inférieure ou égale au dégagement de carbone lié essentiellement aux processus de décomposition du bois.
Le bilan carbone ne se limite pas seulement au stockage mais doit intégrer 2 autres éléments :
La gestion sylvicole est donc l’un des moteurs du piégeage du carbone dans l’écosystème forestier. Toutefois, l’effet carbone d’une sylviculture est aussi dépendant des produits qu’elle génère.
C’est la somme de ces 3 composantes qu’il faut donc systématiquement avoir à l’esprit lorsque l'on envisage de réaliser un bilan carbone sur un territoire, ou à l’échelle d’une propriété forestière.
Rajoutons un compartiment fondamental, c’est celui du sol. Participant au stockage de plus de 1 milliard de tonnes de CO2 , le sol doit être préservé lors des exploitations, pour lui permettre de maintenir sa fonction de "puits" de carbone.
La Forêt privée est active sur le sujet du "carbone forestier"
Ainsi, le rôle que jouent les forêts et les propriétaires dans la capture du carbone atmosphérique mérite d’être valorisé et reconnu par les autorités politiques. En effet, jusqu’à présent, la forêt n’a jamais été intégrée dans les processus mondiaux de la "compensation carbone".
Depuis peu, les industriels ou les collectivités territoriales peuvent s’engager dans des projets "carbone forestier". Cette initiative de la Forêt Privée sera plus longuement développée dans un prochain numéro de notre journal FLOREAL.
La Forêt Privée s’invite à la table de la COP 21 : ce n’est que légitime, puisqu’avec leurs 10 millions d’hectares, les propriétaires et leurs gestionnaires forestiers s’investissent pleinement dans le piégeage du carbone. Gageons que ce forum permette d’évoluer vers une reconnaissance de ce "service" par l’ensemble de la société.
Stéphane Asaël - CRPF
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