La récolte de bois en France en 2019, bilan, analyse des prix, et perspectives

Une stabilisation de la production de 2018 à 2019

Le panorama de l'activité d'exploitation forestière et de l'activité de scierie vient d'être publié par le service de la statistique du ministère de l'Agriculture via son enquête annuelle de la branche. Les résultats donnent notamment les indications sur l'impact de la sécheresse estivale récurrente depuis l'été 2018. Cette année la récolte de bois commercialisée s'est élevée à 38,15 mm³, en légère baisse par rapport à 2018 mais en hausse de 3 mm³ environ depuis 2012. De manière générale on observe une stabilisation de la production de 2018 à 2019.

Des changements au sein de l’activité – le poids grandissant du « produit accidentel et sanitaire »

Mais les chiffres ne cachent pas des changements au sein de l'activité. En effet, la récolte de bois déclaré « produits accidentels et sanitaires» s'est accrue du fait des scolytes passant de1,5% en 2018 à  5,1 % du total de la récolte commercialisée. Elle représente 9,1 % de la récolte de bois d’œuvre résineux contre 2,9 % en 2018 et 1% en 2017. En bois d'industrie résineux, la proportion est de 5,4 % là où elle était de 1,5 % en 2018 et 1,2 % en 2017. En bois d’œuvre feuillus, les bois déclarés « produits accidentels et sanitaires » représentent 2,4 % de la récolte totale en 2019 là où ils sont de 0,6 % 2018 et 0,5 % 2017. En bois d'industrie feuillus, la proportion s'élève à 1,2 % du volume commercialisé contre 0 % 2018 et presque rien en 2017.

En conclusion, on constate ainsi que la récolte globale baisse de 1,9 % par rapport à l'année 2018 et que la production globale de sciage, bois sous rail, et des merrains diminuent de 4,4 %.

Les échanges internationaux en 2019 : exportations en baisse et importations en hausse

Une analyse des échanges internationaux en 2019 montre que les exportations sont en baisse alors que les importations sont en hausse. En 2019, le déficit du commerce extérieur de la filière-bois s'établit à 7,4 milliards d'euros, il augmente de 7,8 % par rapport à 2018 et constitue ainsi un nouveau record. Les importations croissent de 1,2 % sur un ans alors que les exportations baissent de 3,4 %.

Ce déficit se concentre majoritairement sur deux catégories :  les pâtes de bois, papier et carton ainsi que les meubles et sièges en bois.

Les soldes produits de l'exportation de l'exploitation forestière se dégrade fortement (- 24 %) avec un déficit de 462 M€ malgré la croissance des exportations de sciage de conifères. En parallèle, alors que les exportations de grumes reculent, l'excédent commercial de sciage de feuillus tempérés se dégrade fortement (- 20 %)....

En 2020 les chiffres de la balance commerciale risquent de réserver quelques surprises

Les comparaisons effectuées avec 2019 sur le seul premier trimestre montrent d'ores et déjà que seul le poste bois d’œuvre, trituration et énergie garde un solde commercial excédentaire mais il a diminué fortement. Tous les autres postes (sciage et produits connexes, produits des industries du bois, et pâte papier et carton) sont déficitaires ... on peut donc légitimement s’interroger, la Covid-19 aura-t-elle un effet durable sur la localisation des échanges ?