Juin 2017
Le 3 février se tenait à Luxeuil-les-Bains l’assemblée générale de Forêts & Bois de l’Est (F&BE), agrémentée d’une visite de la scierie Genet acquise un an plus tôt par la coopérative. Cette nouvelle, annoncée dès 2015, a étonné plus d’un observateur ou membre de la filière bois.
Mais alors : la coopérative est-elle un gestionnaire forestier, un exploitant ou bien un scieur ? Pour quels intérêts travaille-t-elle vraiment ? Toutes ces questions sont légitimes et se sont posées aux adhérents de la coopérative ayant pris ces décisions. La stratégie ayant amené F&BE à intégrer l’aval de sa filière, d’abord en passant de la vente de bois sur pied à la vente de bois bord de route, puis par contrat d’approvisionnement, et maintenant à la transformation du bois, a un seul et même but. Il est de promouvoir un modèle intégré, générateur de valeur ajoutée devant bénéficier à due proportion aux associés coopérateurs.
Cette assemblée générale a été complétée d’une conférence où est venue s’exprimer la filière du Comté. Cet exemple a permis de montrer comment elle s’est organisée avec succès à partir de problématiques très similaires. Ce modèle de filière agricole est en effet exemplaire, il permet aux producteurs laitiers comtois de très bien vivre de leur travail, car il est basé sur la création de valeur et son partage équitable entre ses différents maillons.
Le modèle français de la filière bois en crée lui de moins en moins et reste très segmenté. Les producteurs sont surtout préoccupés de vendre au meilleur prix à court terme, sans se soucier du lendemain ni de la bonne valorisation de leurs produits. Les scieurs sont focalisés sur l’achat à bas coût de leur matière première et s’intéressent peu à la demande de leurs propres clients. Face à ce manque de considération, les seconds transformateurs vont le plus souvent voir ailleurs.
Modestement, F&BE a l’ambition d’adapter à son échelle le modèle de la filière Comté à la filière bois feuillue.
Cette évolution vers l’aval de son métier n’a donc rien d’antinomique avec l’intérêt des producteurs, bien au contraire. Plutôt que de rester focalisé sur la seule valorisation des bois sur pied, l’idée est de se préoccuper d’abord de la valeur ajoutée apportée au bout de la chaîne et ensuite de partager équitablement les gains. Le statut coopératif est adapté pour cela.
Alain Jacquet - F&BE
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