Février 2018
Depuis le milieu des années 1990, la progression naturelle du loup, à partir de la population italienne qui ne s’était jamais éteinte, est régulière et se diffuse sur une bonne partie du territoire national. Différents témoignages le signalent de passage en Alsace, en Moselle, en Meuse, dans la Haute-Marne, l’Aube et la Marne. Sa présence régulière et territorialisée est actuellement avérée dans les départements des Vosges, de la Meurthe-et-Moselle et du Haut-Rhin. Il est probable qu’au moins une dizaine d’individus erratiques, en dispersion, soit passés dans la région Grand Est ces dernières années. Des indices fiables ont aussi été recueillis chez nos voisins belges de Wallonie et du Luxembourg. Animal très discret, l’évaluation du niveau exact de sa population est difficile à appréhender. À l’échelle nationale, le dernier bilan montre que l’espèce poursuit sa progression spatiale et démographique (en 2017 : population nationale estimée à près de 360 loups et 44 meutes identifiées).
Le loup est craint par les uns, admiré par les autres et sa présence fait toujours débat. Il est vrai que les dommages subis par les éleveurs sont souvent traumatisants et nécessitent de leur part la mise en place de mesures de protection parfois coûteuses (clôture électrique, chien de protection, gardiennage renforcé…). Le loup est une espèce protégée sur le territoire national depuis 1981. Son suivi et sa gestion sont encadrés par un Plan National d’Action. Les autorisations de tir à titre dérogatoire sont encadrées par l’administration et les prélèvements sont fonction de la pression de prédation du loup sur l’élevage. En France, l’État a autorisé pour la période 2017-2018, la destruction d’un nombre maximum de 40 animaux. Les journaux en ont largement fait écho.
Pour les chasseurs, l’idée de devoir partager la forêt et ses ressources avec ce canidé ne fait pas l’unanimité. Prédation sur les ongulés, modification du comportement du gibier, perturbation des pratiques de chasse, rendent difficile l’acceptation de l’animal.
Pour les forestiers, en revanche, la perspective de voir revenir un grand prédateur au sein de l’écosystème forestier est bien perçue. En effet, il serait utile d’avoir dans certains secteurs, l’aide d’un "allié" pour participer à la restauration de l’équilibre forêt-gibier. Bien que modeste dans ses prélèvements, le loup peut modifier la répartition territoriale des grands ongulés forestiers, et ainsi influencer leur pression sur la flore et leur régulation par la chasse. Une réflexion sur la cohabitation entre présence durable du loup et maintien des activités humaines est bien entendu un préalable pour permettre à l’espèce d’avoir sa place dans notre écosystème.
Tous les signalements doivent, dans la mesure du possible, être confirmés par le recueil d’indices complémentaires garantissant une fiabilité de l’information : photographie, mesures de traces, collecte de matériel biologique et analyse génétique… Pour ce faire, un réseau de correspondants piloté par l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage a vu le jour dès 1994. Ce réseau "loup" comporte aujourd’hui plus de 3 500 correspondants d’horizons très variés, répartis sur l’ensemble de l’aire de l’espèce, et formés à une procédure standardisée de collecte d’indices de présence. Le CRPF du Grand Est participe à ce réseau de suivi de l’espèce.
Si vous disposez d’information sur des indices de présence du loup, n’hésitez pas à nous contacter. De la même façon, les agents de l’ONCFS sont également à votre disposition.
Marie-Laure SCHWOERER - ONCFS
Stéphane ASAËL - CRPF
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