Gestion, réglementation et administration
Avril 2014
Floréal n°96 - Mars 2014
M. Giraud et sa fille : deux générations au service de la forêt
Les Plans Simples de Gestion (PSG) sont une obligation pour les propriétaires de forêts supérieures à 25 hectares d’un seul tenant, par la Loi du 6 août 1963. Beaucoup, au départ, ont été réticents face à ce texte, le considérant comme intrusif. Les choses ont bien évolué depuis. Le PSG est désormais perçu comme ce qu’il est, un outil opérationnel indispensable, sous réserve qu'il reste simple. 40 % de la forêt privée de Lorraine-Alsace ont un PSG, c’est-à-dire 95 % des surfaces où il est obligatoire (2,9 millions d’hectares en France). Les nouveaux textes étendent l’obligation de ce document aux propriétés supérieures à 25 hectares en blocs de 4 hectares et plus sur des communes limitrophes, et près de 200 nouveaux propriétaires vont être concernés dans notre région. Comme en 1970, ils seront réticents, mais nous saurons les convaincre du bien fondé d’avoir un tel document !
Ce groupement est issu de notre histoire familiale. Mon père en a repris la gestion juste après la tempête de 1999 et a géré l’urgence du nettoyage et de la reconstitution.
Après presque 15 ans d’effort, il souhaite aujourd’hui être épaulé et préparer l’avenir en m’associant aux prises de décisions. Mon intérêt pour l’écologie et mon métier de journaliste, spécialiste des questions d’aménagement du territoire, ont également pesé sur mon engagement.
En accompagnant mon père en forêt bien sûr, mais aussi en m’inscrivant à un cycle de formation FOGEFOR. J’ai ainsi assisté à une dizaine de journées vraiment passionnantes, qui m’ont apporté une base de connaissances indispensables à la compréhension de la sylviculture.
Ce sont des documents précieux, pour moi qui découvre ce métier de propriétaire forestier. En premier lieu, ils permettent de disposer d’une mémoire du passé et ainsi de comprendre la présence de tels ou tels peuplements et les choix qui ont été faits. Mais surtout, les Plans Simples de Gestion dressent un panorama général de la forêt et donnent une vue d’ensemble des massifs : sols, peuplements, enjeux environnementaux,... Cela est d’autant plus important que nos forêts sont composées de peuplements mixtes et parfois irréguliers, qui nécessitent d’être bien décrits pour bien s’approprier l’économie générale de la propriété.
Parallèlement, ils indiquent un cap à suivre pour la gestion à moyen et long termes. Cela me parait indispensable pour bâtir une base commune aux différents associés du groupement. Enfin, le volet opérationnel direct, à travers le tableau des coupes et travaux, est indispensable pour conduire une gestion raisonnée et continue de nos parcelles.
Pas forcément. En fait, les circonstances de la tempête ont conduit mon père à gérer l’urgence. A ce moment là, le PSG, rendu obsolète par les événements climatiques, n’était pas une priorité. Au-delà de ces circonstances particulières, nos prédécesseurs ont certainement plus vécu ce document comme une contrainte administrative que comme un outil technique.
Bien entendu, les PSG sont des documents qui encadrent la gestion et répondent à des exigences réglementaires. Mais la souplesse qui est accordée dans l’échéancier de la réalisation des coupes et la possibilité de présenter des avenants, voire de refondre le document en cas de besoin, me semblent suffisantes pour ajuster le document à la réalité de la gestion. Il me semble très important de conserver cette simplicité de fonctionnement.
Les PSG ne sont pas toujours très faciles à lire, ce sont des documents d’experts. C’est normal, c’est la réalité de la forêt qui est compliquée ! Pour que le propriétaire s’y retrouve, il faut des orientations simples et une présentation très claire, avec notamment une bonne cartographie.
Propos recueillis par Cyril Vitu - CRPF
REMONTER EN HAUT DE PAGE
Besoin
d’un avis,
d’un conseil ?