Novembre 2019
Une présence inégalement répartie
Une application pour smartphone, Signalement Tique, lancée en 2017 avec le concours de l’INRA, délivre de précieuses statistiques : en 2018, 53 % des piqûres de tiques recensées sur l’homme ont eu lieu en zones boisées, 27 % dans les jardins privés, 10 % dans des prairies, le reste ailleurs et notamment en milieu agricole. Présentes dans tous les départements mais de façon très disparate, les tiques sévissent tout particulièrement dans l’Est. A la même époque, l’analyse de 539 tiques prélevées dans toute la France à révélé que 28 % d’entre elles hébergeaient un agent pathogène.
Parmi les 41 espèces de tiques recensées en France, la plus présente s’appelle Ixodes ricinus. C’est elle qui parfois, entre autres maladies, transmet la borréliose de Lyme. En 2018, sur 267 spécimens prélevés dans les Ardennes, 45 % étaient infectés par un microbe au moins. Cette espèce apprécie particulièrement les forêts de feuillus mais on en trouve partout sauf en bordure méditerranéenne, dans la roche et au-delà de 1200 mètres d’altitude.
La vie des tiques
Les tiques vivent dans un taux d’humidité élevé (80 à 85 %) et supportent des températures de -20 °C à +41 °C. Ce ne sont pas des insectes mais des arachnidés.
Elles se nourrissent de sang, elles s’en gorgent mais seulement trois fois pendant leurs deux à quatre années de vie. Ces festins s’étalent sur deux à quinze jours selon les espèces.
Le premier de ces repas permet à une larve (0,5 à 1,5 mm) de devenir une nymphe (1 à 2,5 mm). Le deuxième la fait accéder au stade adulte. Enfin, seule la femelle prend un dernier repas. Pendant ce temps, si ce n’est pas déjà fait, un mâle la féconde. Une fois repue, elle se décroche d’elle-même et se laisse tomber au sol, où elle pond et meurt à son tour.
Sur quels animaux aiment-elles se nourrir ?
Les tiques apprécient les petits mammifères (écureuils, musaraignes, hérissons…) comme les gros (lièvres, renards, cerfs, sangliers, animaux domestiques…) ainsi que les lézards, les serpents... Un chevreuil, par exemple, peut en héberger plusieurs centaines. Parmi ces victimes, beaucoup transportent des agents pathogènes, que l’on retrouve ensuite sur les tiques, puis sur les hommes.
Leurs périodes d’activité : c’est du printemps à l’automne qu’elles sont les plus virulentes mais des piqûres sont toutefois possibles en hiver lorsqu’il fait plus de 3 °C.
On l’aura deviné, les tiques passent la plus grande partie de leur vie à attendre
Attendre que le festin se présente. Elles savent pour cela choisir les bons endroits, ceux d’où elles pourront monter ou se laisser tomber sur les victimes de passages. Elles les repèrent grâce à un capteur de gaz carbonique situé sur les deux pattes avant. Contrairement à une idée répandue, elles ne se mettent pas à l’affut dans les arbres mais souvent sous les feuilles mortes et dans des buissons ou des herbes, jusqu’à 1,50 m de hauteur. Il faut être particulièrement vigilant dans les bordures de sentiers fréquentés par des animaux domestiques (chevaux…) ou des randonneurs.
Heureusement les tiques ont aussi des prédateurs
Ce sont des mammifères insectivores, certains oiseaux, insectes, acariens, reptiles, crapauds etc. Il peut être intéressant de noter que la poule en est très friande. Elle en avale jusqu’à 200 par heure là où elles abondent. Dans ce type d’exercice, les poules de races rustiques locales sont plus efficaces que les pondeuses car, en principe, elles rayonnent loin du poulailler. En Bretagne, se sera la Noire de Janzé, en Touraine la Gélinotte etc. Pour être sûr qu’une race locale convienne, le mieux est de se renseigner auprès de l’association concernée.
Un cumul des diverses méthodes actuelles consisterait à s’enduire d’huile de massage à l’arnica, puis à s’habiller en couvrant bras et jambes, porter guêtres et chaussettes spéciales, préférer si possible les vêtements de couleur claire pour mieux voir les tiques, porter des chaussures fermées, un couvre-chef, et utiliser des répulsifs sur les vêtements, voire la peau. Ceux-ci doivent être munis d’une autorisation de mise sur le marché. La prévention continue chez soi : une fois rentré, il faut s’examiner. Les tiques sont susceptibles de piquer partout où il y a de la peau, du cuir chevelu au parties intimes.
En cas de piqûre
Il serait plus exact de parler d’incrustation : insensiblement, à l’aide d’un anesthésiant, la tique à enfoncé son rostre dont la forme évoque un harpon ou une vrille. C’est pourquoi il ne faut pas l’extraire en se contentant de tirer. Ce serait laisser dans la peau les pièces buccales et accroître le risque de contamination. Pour la même raison il ne faut pas appuyer sur la tique ni l’imbiber de produit – là, les avis divergent encore – pour l’endormir ou l’asphyxier (éther, alcool, produit vaisselle…) car elle pourrait régurgiter. Le mieux est donc d’utiliser une pince à tiques afin de la dévisser dans le sens antihoraire, après quoi l’on désinfectera l’endroit piqué.
Pour en savoir plus : INRA, Association France Lyme
REMONTER EN HAUT DE PAGE
Besoin
d’un avis,
d’un conseil ?