Février 2017
Pas moins d’une trentaine de propriétaires matinaux s'est donnée rendez-vous à 8 heures 30 ce vendredi 7 octobre 2016 à Rothau, dans la vallée de la Bruche. Invités par l'Association Forestière de la Vallée, ils ont participé à un exercice pratique de martelage en futaie irrégulière résineuse inscrit dans le Programme "Rencontrons-Nous" du CRPF de Lorraine-Alsace. Une météo clémente était heureusement de la partie.
Le dispositif d’exercice est constitué d’une placette d’un demi-hectare environ dans laquelle tous les arbres portent un numéro. Ils sont tous recensés dans une fiche dite de martelage rassemblant l’essence, le diamètre, la qualité. Deux autres colonnes demandent de justifier les raisons du marquage de l’arbre à couper et celles qui ont prévalu pour le maintien de l’arbre à conserver. "Chaque prélèvement doit pouvoir être justifié", lance Maren Baumeister, de l'équipe d'animation de cette journée.
Après un exposé sur les principes de la futaie irrégulière appuyés par différentes illustrations, les participants se sont répartis en 4 groupes avec les objectifs clefs du martelage : prélèvement de 70 à 80 m3/ha maximum axé sur les gros bois, travail au profit des plus belles tiges, amélioration de la qualité du peuplement, économie du capital sur pied.
Le parcours de la placette d‘exercice s’est déroulé sur toute la matinée, rythmé par des discussions et réflexions souvent très animées au sein de chaque groupe.
Le peuplement se compose en majorité de sapin pectiné accompagné d’épicéa, de hêtre et d’érable sycomore. Il est dominé par les gros bois et les bois moyens. Son volume à l’hectare est de 400 m3 environ. Des amorces bien marquées de régénération naturelle parsèment la placette et permettent d’alimenter le débat sur l’avenir du peuplement.
L’exercice matinal se clôt par un petit exercice pratique sur la mesure de la surface terrière dans une futaie d’épicéa.
Les fiches de martelage remises à l’équipe d’animation, sont dépouillées pendant le repas. La restitution des résultats suscite toujours des attentes et de la curiosité dans la comparaison des niveaux de prélèvement entre chaque équipe ! 3 types de comportement se révèlent à l’issue de la synthèse : ceux qui prélèvent surtout les tiges de faible diamètre, ceux qui récoltent les tiges de gros diamètre en perdant de vue le volume objectif à ne pas dépasser et enfin, ceux qui restent assez fidèles aux objectifs du martelage fixés avant l’exercice.
Gardons donc à l’esprit que le martelage n’est pas une science exacte ! La diversité dans la structure des forêts tient également au comportement différencié de chaque sylviculteur. La variété passe par le marteau.
Stéphane Asaël - CRPF
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