Février 2014
Floréal n°95 - Décembre 2013
Oui, depuis toujours, la nature se réveille au printemps ! Les oiseaux forestiers n’échappent pas à cette règle immuable : que de sons et d’harmonie après la longue léthargie hivernale... A tous les coins d’arbres, chants de parade, piaillements de marquage du territoire, ou cris d’alerte... Les oiseaux sont tout autour de nous !
Le reste de l’année, ils sont plutôt discrets et même souvent invisibles car ils se fondent dans leur milieu, ce qui ne les empêche pas de figurer parmi les très bons indicateurs de l’état de santé de nos forêts. La plupart des espèces d’oiseaux sont d’ailleurs aujourd’hui protégées sur le territoire français.
Véritables alliés des forestiers, les oiseaux se nourrissent d’insectes, de larves, de fruits, ou de petits mammifères. Ainsi, par exemple, les dégâts de campagnoles dans les jeunes plantations peuvent être limités grâce à l’installation de perchoirs, ou à la conservation de quelques arbres sur pied volontairement laissés après la coupe, et qui offrent aux rapaces un poste d’observation idéal pour choisir leurs proies.
Dans nos forêts, la nidification de certaines espèces parmi les plus remarquables se fait dans des cavités creusées dans les troncs, ou les branches maîtresses d’arbres souvent de gros diamètres. Ainsi, dans les Vosges du Nord (Bas-Rhin et Moselle), territoire forestier par excellence, les oiseaux cavernicoles sont étudiés depuis longtemps grâce à l’assiduité et la passion de naturalistes comme Yves Muller.
Parmi ces oiseaux, la grande famille des pics se place en première ligne. Il existe 6 espèces de pics en Lorraine-Alsace : le pic épeiche, le pic vert, le pic noir et les plus rares, le pic cendré, le pic épeichette et le pic mar. Le plus commun est le pic épeiche et il n’est pas rare de "croiser" plus de 50 à 100 couples sur un territoire de 1000 hectares. Le pic noir est le plus gros des pics. Une fois les cavités creusées, d’autres espèces peuvent venir "squatter" la loge. La chouette de Tengmalm, la chouette hulotte, la sitelle torchepot (petit passereau), l’écureuil, ou les chauves-souris profitent souvent du travail réalisé par les pics, pour se loger à leur place !
De façon générale, les oiseaux affectionnent plutôt les feuillus. Les résineux peuvent également servir de site de nidification (pin sylvestre notamment), mais la production de résine lors du forage complique l’installation des oiseaux.
Ainsi, le hêtre et le chêne de gros diamètre (60 cm et plus) sont les deux essences les plus "appréciées". La cavité peut se situer dans le haut du tronc, ou dans les branches maîtresses. Le pic mar, quant à lui, niche assez régulièrement dans des arbres morts.
D’après les études menées dans différents massifs forestiers des Vosges du Nord, 25 % des pics déménagent l’année suivante en creusant un nouvel abri. Mais parfois, le pic "s’incruste" dans sa loge pendant plusieurs années consécutives.
En conclusion, Il est donc important de laisser sur pied quelques arbres avec d’anciennes cavités. Ce choix est d’autant plus pertinent que les arbres retenus sont de médiocre qualité.
Alors pour que vivent nos pics, laissons leur quelques gîtes de choix ! Ils sauront nous remercier de notre attention !
Stéphane Asaël - CRPF
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