Septembre 2012
Floréal N°89 - juin 2012
A la fin de l’année dernière, un nouveau document a vu le jour : "Comment concilier une gestion forestière avec le maintien d’un paysage de qualité ?" Si cette question peut sembler abstraite à bon nombre d’entre nous, pour d’autres, elle revêt une importance toute particulière et légitime.
Cette nouvelle brochure, élaborée conjointement par l’ensemble des correspondants "environnement" des CRPF, fait le point sur le concept de paysage et sa déclinaison pratique au niveau de la gestion forestière.
Depuis de nombreuses années déjà, des travaux fort intéressants ont été menés pour comprendre le concept de paysage : lignes fortes, points d’accroche, vues intérieures, vue extérieures,… En montagne par exemple, la crête correspond à une ligne forte dans le paysage parce que, depuis un point de vue, le paysage apparaît partout alentour : un bouquet de bouleaux au sein d’une plantation d’épicéa, une plantation rectiligne, une lisière franche entre espace agricole et forêt, un cours d’eau… autant d’images que nous avons tous en tête.
En Allemagne, le terme équivalent à paysage correspond au "Landschaft" c’est-à-dire en traduction littérale, "créer le pays". A titre anecdotique, l’agriculture correspond à Landwirtschaft ! Cette notion place donc l’homme comme façonneur de la nature. Car on l’oublie souvent, depuis des temps très anciens, c’est l’homme qui modèle et qui entretient les paysages. En outre, un paysage évolue, il est dynamique ! Le cas de la forêt en est un bon exemple.
Une régénération naturelle laisse la place à de jeunes tiges, puis à des arbres adultes qui, eux-mêmes, seront coupés pour permettre un renouvellement. Le déroulement de ce cycle modifie donc sensiblement l’aspect du paysage au cours du temps.
(photo de Eric Rebmeister)
Bien entendu ! Ce n’est pas seulement la faune ou la flore qui peuvent bénéficier d’une protection réglementaire, mais également de grands ensembles naturels. Les statuts les plus connus qui peuvent intéresser propriétaires et gestionnaires de forêts, sont les sites classés et inscrits au titre des monuments historiques, ou naturels.
Citons comme exemples, le site classé du Lac de Sewen (68), celui du lac de Xonrupt et Longemer (88), ou encore celui de l’église du village de Mont-Saint-Martin (54).
Ce type de classement oblige au maintien de la qualité des paysages aux abords du monument. Ainsi, les coupes rases de grande ampleur sont susceptibles d'être interdites.
Des inventaires existent également, tel celui des paysages remarquables de Lorraine. L’Alsace, quant à elle, a lancé en 2011 la création d’un atlas de ses paysages qui devrait voir le jour dans 2 à 3 ans. Le CRPF n‘est pas non plus en reste, avec son "Forêts et Paysages en Lorraine", paru en 2002.
La brochure réalisée à l’initiative du CNPF, rassemble une série de recommandations issues de nombreuses références installées dans différentes régions de France.
Après une brève explication de la notion de paysage, les auteurs apportent quelques contributions intéressantes pour intégrer le paysage dans les prises de décisions sylvicoles, notamment à l’occasion des travaux forestiers, de l’implantation des boisements, de la création de pistes, de routes forestières, ou de cloisonnements.
Autant d’exemples pratiques qui permettent aux propriétaires et gestionnaires de se faire une idée sur le sens que l’on peut donner au paysage au travers de la gestion quotidienne de son patrimoine forestier.
Alors, n’hésitez pas à consulter cette brochure ! Elle est disponible sur notre site internet ici. Elle a été financée par le Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer (www.developpement-durable.gouv.fr) et le Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l'Aménagement du Territoire (agriculture.gouv.fr).
Stéphane Asaël - CRPF
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