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Possible discussion entre anciens et jeunes bûcherons

Mars 2025

Possible discussion entre anciens et jeunes bûcherons : quels outils pour travailler mieux ?

Si l’on posait la question dans la rue à un passant « quelle image vous faites-vous d’un bûcheron ? », ce dernier apparaitrait fréquemment sous les traits d’un homme, portant une barbe avec une chemise à carreaux et un bonnet voire éventuellement un casque. Ses outils : la hache et une tronçonneuse.

Il s’agit là d’une image d’Epinal sur un métier méconnu qui connaît des évolutions fortes notamment en matière de sécurité et d’ergonomie du travail par l’arrivée de nouveaux matériels.

Aussi, si entre des bûcherons de différentes générations, la discussion s’engageait entre un jeune et un ancien, le choc des générations serait réellement au rendez-vous.

Pour se donner un petit aperçu qui ne se veut pas exhaustif, commençons par jeter un œil sur les coins d’abattage. Cet outil est nécessaire pour sécuriser l’abattage et nécessite une certaine technique. Face aux outils traditionnels en plastique ou métallique qui nécessitent la force humaine, existent maintenant sur le marché des coins d’abattage mécaniques qui fonctionnent avec une visseuse ou une boulonneuse. Ces types de coins offrent puissance avec un moindre effort tout en réduisant le risque de chutes de branches durant l’abattage. 

Et si l’on reste dans le domaine de la sécurité, allons vers les coins d’abattage radiocommandés, une vraie révolution car, en s'éloignant de la zone d'abattage pendant l'opération, le bûcheron réduit les risques de blessures causées par des chutes de branches, des rebonds de coins ou des chutes d'arbres instables  d’autant plus dans nos peuplements frappés par les dépérissements.

Certes les anciens diront que ces outils sont plus lourds et nécessitent un certain investissement mais la sécurité vaut bien cela.

Autre sujet de discussion possible entre générations : la communication entre collègues sur un chantier ou tout simplement pour appeler quelqu’un qui n’est pas sur le chantier. 

Ici, comme dans la vie courante, les nouvelles technologies ont bouleversé le quotidien du monde du travail en forêt. Téléphone portable pour savoir où sont les collègues alors que l’heure de rendez-vous est dépassée ou plus sérieusement, pour appeler les secours. Là aussi des dispositifs d’alerte pour travailleurs isolés sont apparus sur le marché. Ces dispositifs permettent de déclencher volontairement ou automatiquement un appel de détresse et s’il équipé d’un mode GPS de localiser la victime. Cet équipement sauve des vies et c’est là un des enjeux pour ce métier hélas à forts risques.

En parallèle, l’innovation et la performance dans les systèmes de radiocommunication permettent quant à eux de mieux communiquer entre les différents intervenants d’un chantier, fini la voix de Stentor des anciens !

A ces quelques exemples, on pourrait rajouter le poids des tronçonneuses, les puces de suivi de ces dernières, les engins à haute mobilité pour se déplacer sur les chantiers, les nouveaux textiles plus résistants et qui s’entretiennent mieux sans parler des outils électroniques de saisie ou de localisation.

Bref, l’image du bûcheron d’aujourd’hui est bien loin de celle que l’on peut se représenter.

Et demain, que nous réserve l’avenir ? 

Sans vouloir aller jusqu’à des tronçonneuses « laser », le développement récent des exosquelettes notamment pour les travaux sylvicoles est à suivre et notamment s’ils s’orientent vers les activités de bûcheronnage car en allégeant les charges et en facilitant certains mouvements cela améliorerait grandement l’ergonomie de cette activité.