Gestion, réglementation et administration
Octobre 2016
Les échéances importantes se succèdent en matière forestière. Ainsi le vaste chantier du Programme Régional de la Forêt et du Bois, qui doit définir les grandes orientations forestières régionales, est déjà en cours de discussion au niveau de la nouvelle grande région. On nous demande de produire plus et de produire mieux. Les attentes vis-à-vis des forestiers sont importantes : 2,7 millions de m3 supplémentaires à mobiliser en région Grand Est, le respect des normes environnementales, le défi du changement climatique avec la fonction essentielle de la forêt en tant que puits de carbone n’en sont que quelques exemples. Tant mieux ! Notre rôle est pleinement reconnu.
Mais ne laissons pas d’autres que nous s’emparer de nos forêts et de nos responsabilités. Mobilisons-nous, rassemblons-nous et faisons porter notre voix de sylviculteurs privés dans toutes les instances. Nous devons agir plus et communiquer mieux.
L’exemple de l’équilibre faune-flore, dont il a été rappelé lors de la journée de la Forêt Privée samedi 17 septembre à Colmar, qu’il constituait un préalable à toute réussite de sylviculture, en est un exemple.
Les forestiers privés se désespèrent face aux dégâts récurrents et beaucoup ne reboisent plus. Souvent les propriétaires privés subissent les dégâts sans contrepartie car pour les petites parcelles, aucun loyer de la chasse n'est payé : c’est une double peine !
Comment accepter que les propriétaires se voient dicter les niveaux de populations de gibier qui vivent dans leurs propres forêts ? Cette situation est inacceptable. Nous devons absolument être en capacité de nous faire mieux entendre.
La presse régionale ne cesse de se faire l’écho des chasseurs sur le sujet de l’innocuité des cervidés en forêt alors que d’autres études, réalisées par des scientifiques neutres, démontrent tout le contraire mais sont passées sous silence.
Sachez que vos responsables professionnels, en lien avec tous les autres acteurs de la filière bois ont réagi vivement par écrit auprès de nos instances de tutelle, à propos de ces contrevérités.
Les Fédérations de chasse s'attribuent un rôle de protection de la faune face à des forestiers qui ne penseraient qu’au rôle de production des forêts. Faire s'opposer ces rôles est un non-sens pour nous, sylviculteurs. Les forestiers travaillent depuis toujours à la multifonctionnalité de leurs forêts. Il n'a jamais été question d'éradiquer la grande faune, mais de permettre son développement en cohérence avec la capacité d'accueil des forêts : c'est l'équilibre sylvo-cynégétique que les forestiers souhaitent.
La mobilisation de bois est aussi un sujet très important où nous sommes attendus. Nous devons montrer que nous sommes en capacité de répondre aux besoins de la filière à condition, bien sûr, que nos produits soient rémunérés au juste prix. Nous devons nous former et nous professionnaliser encore plus pour être de réels producteurs reconnus et respectés par l’ensemble de la filière et de l’Administration.
Nous sommes également très sollicités pour répondre aux exigences sociales et environnementales. La Loi sur l’eau nous impose des contraintes importantes mais, en revanche, aucune contrepartie n’est accordée aux propriétaires qui consentent des efforts pour produire une eau de qualité pour l’alimentation.
Les règlementations des boisements interdisent à certains propriétaires de reboiser leurs parcelles, certains zonages écologiques induisent des impacts sur la sylviculture, ne serait-ce qu’en termes de complexification de la gestion. Autant d’exemples où nous devons défendre nos intérêts, mais aussi manifester nos compétences et savoir les faire reconnaitre. C’est la condition pour que nos points de vue sur la rémunération des services que nous rendons à la collectivité soient entendus.
Nous pouvons parfois avoir l’impression que d’autres que nous parlent en notre nom. C’est certainement exact. La parole s’offre à celui qui la prend ! Alors prenons là.
A cet égard, rappelons la très grande importance que revêt le futur taux de participation aux élections du Conseil de Centre du CRPF, qui auront lieu au mois de février 2017. Il reflète l’implication des propriétaires dans la vie de leurs organisations professionnelles. C’est un indicateur regardé de près en haut lieu.
Nous n’avons pas l’habitude de "sortir du bois", eh bien, sortons-en et exprimons-nous ! Nous n’avons pas à rougir de notre travail, bien au contraire, nous en faisons profiter l’ensemble de nos concitoyens. Les gardiens de la nature, capteurs de CO2, c’est nous !
Mais il ne suffit pas de proclamer ces vérités. Dans notre monde de la communication, il faut travailler et travailler encore pour être audibles. Cela passe d’abord par une cohésion de l’ensemble des sylviculteurs privés et par un engagement du maximum d’entre nous. L’association de défense et d’animation "Forestiers Privés des Vosges" et les associations locales vosgiennes fédérées en son sein, s’y emploient, mais nous devons encore être plus nombreux et plus impliqués. Alors, retroussons nos manches et prenons nos responsabilités. Si ce n’est pas nous qui décidons ce que nous devons faire dans nos forêts, soyons bien certains que d’autres décideront pour nous !
Roger Perrin - Président de "Forestiers Privés des Vosges"
Tél : 03 29 82 11 42 (permanence le jeudi après-midi)
Mail : contactforestier@laposte.net
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