Avril 2017
Nous vous proposons, pour la première fois, un bilan de la santé des forêts en 2016 à l’échelle du Grand Est. Certains faits marquants locaux ne sont peut-être pas mentionnés dans ces lignes mais votre Correspondant-Observateur a certainement transmis l’observation au DSF… N’hésitez-pas à prendre contact avec lui pour tous problèmes phytosanitaires dans votre forêt !
L’année écoulée a été particulièrement marquée par des conditions météorologiques contrastées : un premier semestre très (trop) arrosé suivi d’un second très (trop) sec. Petit panorama des problèmes phytosanitaires essence par essence.
Sur les chênes : depuis plusieurs années, les chenilles processionnaires constituent un problème nettement présent mais à l’impact modéré, sauf dans les chênaies de la Woëvre (de Madine à Etain), en Champagne humide et sur Plateau lorrain (secteur des Etangs et massif de Vitrimont) où des pullulations persistent. Ponctuellement, les défoliateurs précoces (chenilles géométrides et tordeuses) ont provoqué des dégâts significatifs. Enfin, l’oïdium a surtout impacté les jeunes plantations ou des semis naturels en Champagne-Ardenne.
Sur le frêne : la chalarose est présente dans l’ensemble de la grande région mais le flétrissement de feuilles a été moins observé cette année. Les consignes demeurent les mêmes : les coupes dans le cadre de la maladie doivent se limiter aux seuls arbres présentant plus de 50% de branches mortes et/ou une nécrose au collet. Contrairement aux semis et perches, la mortalité des arbres adultes est plus lente.
Sur les peupliers : le puceron lanigère continue sa colonisation dans la Marne. Les cultivars I 214 et Triplo sont les plus touchés, mais il a été également vu sur les troncs de Polargo, Flévo et Cappa bigliona. Des dépérissements apparaissent avec le développement de nécroses dans la partie haute des fûts. Dans les Ardennes, le puceron est toujours présent à Savigny sur Aisne sur Polargo et Ghoy sans provoquer de dégâts. Les conditions climatiques humides ont favorisé l’apparition des rouilles des feuilles de peuplier dans l’Aube et en plaine d’Alsace.
Sur les pins : la chenille processionnaire du pin a désormais traversé l’Aube pour atteindre les limites de la Haute-Marne, elle progresse également dans le sud de la Marne. Le foyer urbain isolé d’Obernai paraît stable. L’intensité des défoliations reste très faible. La maladie des bandes rouges (champignon impactant les aiguilles de pin laricio) présente dans l’Aube, a été discrète en 2016 (pas de mortalité, mais baisse de croissance). Par ailleurs, les dégâts de Spaeropsis sapinea ont concerné localement des peuplements de pin sylvestre notamment en Alsace (champignon devenant pathogène sur arbres stressés par la chaleur ou suite à des orages de grêle).
Sur l’épicéa : les conditions humides du printemps n’ont pas permis aux scolytes (typographe et chalcographe) d’exploser comme cela était redouté. Les foyers de fin d’été ont été peu nombreux et de faible surface comme dans la vallée de Sainte-Marie aux Mines (68) par exemple.
Sur l’érable : la maladie des taches blanches de l’érable (Cristulariella depraedans), rarement signalée par le passé, s’est largement développée dans l’ensemble des départements. Les symptômes se caractérisent par de nombreuses taches blanchâtres rondes sur les feuilles correspondant à des nécroses, puis par un dessèchement total du feuillage. Ce pathogène spectaculaire, mais non nuisible, reste circonscrit aux feuilles des semis et arbres de sous-étage.
Phénomènes communs à plusieurs essences : une fructification exceptionnelle s’est manifestée sur hêtre, érables et charme. Elle s’est accompagnée d’un manque de feuilles sur charme, ou de micro-phyllie sur hêtre. La coloration des fructifications a également contribué à un aspect automnal précoce. Ce phénomène peut être interprété comme une réaction aux conditions climatiques de 2015.
Sur le douglas : compte tenu de l’apparition de nouvelles pathologies, un article spécial traitera de l’ensemble des problèmes phytosanitaires du douglas dans un prochain numéro.
Le bilan annuel complet du DSF est disponible auprès de vos correspondants-observateurs ou sur le site http://agriculture.gouv.fr/sante-des-forets
R. Drouhin, C. Négrignat, les correspondants-observateurs DSF - CRPF Grand Est
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